Deuil périnatal Toulouse : Je suis bénévole Souvenange

« Nous ne photographions pas la mort, nous immortalisons l’amour »

Si vous me suivez sur Facebook et Instagram vous avez sûrement vu à l'occasion du 15 octobre, journée internationale de sensibilisation au deuil périnatal, mes postes sur l'association Souvenange.   

Aujourd'hui à l'occasion des 5 ans de l'association j'aimerais vous en dire un peu plus. 

L'association Souvenange Photographie France est une association à but non lucratif, loi 1901, reconnue d'intérêt général.⁠
Elle a deux missions :⁠
- Á l'appel des maternités qui ont signé une convention avec l'association, ou bien à l'appel direct des parents eux-mêmes, les photographes se rendent sur place pour prendre des photos du bébé décédé pour lesquelles la famille a donné son accord. La forme des clichés est à discrétion des familles : enfant seul ou avec les parents.⁠
- Á la demande des familles qui ne disposent pas de clichés de qualité, les photographes bénévoles de l'association retouchent les photographies des enfants décédés.⁠

Chaque année, en France, le deuil périnatal concerne plus de 7000 familles

Lorsqu’un bébé décède pendant la grossesse, à la naissance ou quelques jours après, commence un long et difficile travail de deuil.

Le souvenir photographique est alors un soutien important. L’image douce et tendre prise par nos photographes bénévoles pourra être regardée, montrée et placée dans l’album de famille.

La preuve de l’existence de cet enfant qui permet de lui donner sa place dans la famille.

Aujourd'hui cela fait donc 5 ans que de merveilleuses personnes ont décidé d'accompagner les familles endeuillées dans ce parcours difficile en leur permettant d'avoir de doux souvenirs de leur petit trésor, qu'ils ont attendu et idéalisé pendant plusieurs mois de Grossesse

Pourquoi je me suis lancée dans cette aventure ? Je ne le sais pas vraiment... J'avais simplement envie d'aider des gens qui en ont vraiment besoin, et quoi de plus merveilleux que de pouvoir apporter mon aide en faisant ce que je sais le mieux faire, de la photographie

Aujourd'hui je voulais aussi partager avec vous mon tout premier accompagnement. J'étais soutenue par de merveilleuses personnes, par la pensée et d'une personne extraordinaire, Virginie une photographe de la région, ma "maman Souvenange" qui était là pour me montrer tout l'aspect technique, mais aussi me soutenir sur le plan émotionnel. 

Voici ce que j'ai écris pour me souvenir. 

" Mon premier accompagnement aura lieu dans quelques heures.

11h20 mon sac est prêt, mon thé est en train d'infuser tranquillement, j'attends des nouvelles de Virginie pour savoir quand partir. Aujourd'hui je suis un peu plus sereine qu'hier, mais en même temps mes pensées se bousculent. J'ai un peu peur de faire la rencontre de ce bébé, j'ai peur de ne pas être à la hauteur, de décevoir tout le monde. Je mets un post sur le groupe des bénévoles, j'ai plein de messages de soutiens, ça fait chaud au cœur... Je sais que tout le monde m'accompagnera par la pensée.

12h15 Je suis arrivée sur le parking de l'hôpital un peu en avance, j'écoute "à tout le monde" de MegaDeath (le nom de groupe qui colle à la situation !) Je regarde les gens...
Cet homme qui court à grandes foulées pour avoir son tram. Ce jeune papa qui cherche sa voiture, les bras chargés de cadeaux... Ce couple qui marche main dans la main, elle enceinte. J'attends là, en regardant ces gens vivre tout en pensant à ce bébé sans vie que je vais rencontrer... Virginie m'appelle, je me suis trompée de parking, je l'aurais parié ! Heureusement je ne suis pas loin, elle arrive à ma rencontre. Solaire comme la première fois que je l'ai rencontrée, le sourire aux lèvres.

Elle me demande comment je me sens, "stressée, mais ça va". Et la revoir rempli mon cœur de chaleur. On entre dans l'hôpital, j'essaie de retenir le chemin... En espérant ne pas me perdre la prochaine fois... On passe des portes et couloirs, nous voilà en maternité. Virginie me demande si ça va, si j'ai besoin d'un temps pour respirer... La bienveillance incarnée ! Pas besoin les hôpitaux je connais, grâce au travail de Maman. Arrivées au bureau des infirmières, Virginie nous annonce. Nous ne connaissons pas le prénom de bébé, ni son sexe mais tout le monde sait de qui il s'agit.


Une sage femme arrive, j'ai un premier... Sursaut... Je ne sais pas traduire cette sensation, quand le cœur a un raté. Elle a dans les bras un couffin qu'elle tient tout contre elle, pour que personne ne puisse y glisser un regard trop curieux. Elle nous emmène vers un petit salon et nous laisse seules avec le couffin posé sur la table. Je jette un œil rapide, pour jauger ma réaction.

“Quel beau bébé...”


C'est un petit garçon, L. Je le trouve vraiment beau, et j'en suis presque étonnée. Pas de sentiments de panique à l'horizon, je suis sereine.

Virginie m'explique sa mise en place "tu fais comme tu le souhaites, avec ta sensibilité à toi. Je te montre juste ma façon de faire".

C'est ce que je voulais, en étant accompagnée. En dehors de l'aspect émotionnel, j'étais surtout inquiète du côté technique, j'avais peur de mal faire. Finalement c'est "simple". Je prends les photos, on cherche les meilleurs angles pour mettre L. en valeur, je suis à fond dans la technique, je me surprends même à le manipuler un peu. Les photos prises, Virginie me demande si je me sens assez à l'aise pour le porter, et le remettre dans le couffin. Évidemment... Enfin c'était évident pour moi. Aucun stress, aucune peur.

C'est un bébé comme tout les autres, sauf que son cœur ne bat plus.

Nous sortons de la maternité, Virginie s'assure que je vais bien. Étrangement, oui. Je suis presque heureuse, non je suis heureuse. C'est étrange de dire que je suis heureuse, vu les circonstances. Mais je sais que j'ai accompli ma mission, j'ai fait ce qui est juste pour une famille qui en aura besoin. Je sais que grâce à moi L. ne sera jamais oublié, car il est là gravé à jamais sur les images que j'ai faites.


Je suis tellement fière de moi, je n'ai jamais été aussi fière de ce que j'ai accompli.

14h30, je viens de rentrer de ce premier accompagnement.
Je suis sur ma terrasse, je profite des 23° et du soleil assez surprenant vu la saison... Je sirote mon thé froid, que je n'ai pas eu le temps de boire tout à l'heure, mon chien blotti contre moi, il ronfle..
J'écris pour me souvenir en détail de cette grande première.

Je suis partie avec plein de doutes, je reviens pleine de satisfaction, de fierté.... Plus sûre de moi que jamais je ne l'ai été.

Merci Souvenange.


Merci Hélène d'avoir créé cette magnifique association.
Merci Virginie d'avoir été la présence dont j'avais besoin.

L. tu est dans mon cœur à jamais, et toutes mes pensées accompagnent tes parents, tu as fait de moi une vraie bénévole Souvenange, officielle. "

Rendez-vous sur la page Facebook de Souvenange, on essaie d'atteindre les 10 000 likes ! Il faut faire connaître cette association et surtout faire reculer le tabou autour du deuil périnatal, que les parents puissent s'exprimer et être soutenus. 

Précédent
Précédent

Photographe Toulouse - Première Année de bébé en photos

Suivant
Suivant

Séance Photo Muret : Comment bien préparer votre séance nouveau-né ?